vendredi 12 octobre 2012

La minute Pivot # 5 : Blue Valentine

Et si on vivait dans la rue en faisant la manche, c'est pas follement fou et romantique ?

Le mariage, le début des emmerdes.


Je vais avoir un avis tranché : j’ai détesté.

Ça cause de quoi : Dean (Ryan Goslin) un petit gars spontané, sans ambition et romantique (avec un style vestimentaire que j’affectionne particulièrement mais là n’est pas le propos) tombe amoureux de Cindy (Michelle Williams) une étudiante qui veut devenir médecin. En parallèle, on retrouve Dean (devenu un beauf ultra plouc avec encore moins d’ambition qu’avant si c’est humainement possible) et Cindy (qui ne supporte plus sa vie) six-sept ans après leur rencontre, mariés, parents, à la fin de leur couple.

Pourquoi m’a-t-il énervée ce petit film indépendant tant loué par la critique ?

Par son faux suspens. On pige très vite que ce couple est voué à l’échec. Dean vivote sur les retombées d’un geste chevaleresque (épouser une fille enceinte d’un autre). Cindy en se saisissant de cette bouée de sauvetage providentielle (un père pour mon enfant, une épaule sur laquelle s’appuyer) a misé sur le mauvais cheval : le gars prometteur qui chantait accompagné de son ukulélé à leur rencontre a mystérieusement disparu pour faire place à un bourrin immature et susceptible, comblé par une existence falote.

Par son petit côté misogyne. Dean est présenté comme un jeune homme entier, rêvant d’amour, insensible aux diktats de notre société (faites des études, trouvez un boulot qui rapporte, montez les échelons !). Cindy, la pauvresse, a hérité d’une vie dissolue (la scène de la clinique d’avortement est explicite), d’un tempérament de mégère (diantre, elle tient à ranger sa maison et que sa fille parte à l’heure à l’école) et d’éternelle insatisfaite (si seulement son mollusque de mari pouvait s’élever un peu).

Par sa vacuité. On assiste à une série de scénettes hyper démonstratives qui s’étirent en longueur : regardez-les : ils s’aiment ; regardez-les : ils se déchirent ; regardez-les : ils s’engueulent à nouveau pour des conneries. C’est souvent glauque, c’est souvent approximatif (beaucoup d’improvisation ce qui explique sans doute pourquoi Dean fait l’effet d’un perroquet « Pourquoi tu dis ça ? », « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? », « qu’est-ce que tu attends de moi ? »), ça vous donne l’impression persistante d’assister à l’énième dispute entre vos parents (merci bien, j'ai déjà donné).

Rien ne rattrape le film ni l’image (assez dégueu), ni Ryan Goslin dont le look pour incarner « Dean-à-30-ans » vous file soit le fou-rire, soit l’envie de le battre (un sweat avec une tête de chien, sérieux ?), ni Michelle Williams qui semble se regarder jouer (ça vaut pour son partenaire aussi d’ailleurs).

Jamais je n’ai été aussi heureuse de voir un générique de fin.

Pour finir sur une note positive (quand même), la blagounette racontée par Cindy quand Dean fait sa connaissance :

So, a child molester and a little kid are walking into the forest. They go deeper and deeper into the woods and it gets darker and darker out. Finally, the kid looks up at the child molester and says, "Gee, mister. It's dark out here. I'm getting really scared." The child molester says, "You think you're scared? I have to walk out of here by myself!" (la traduction en bas de page pour ceux qui veulent)
 
Si ça vous donne pas envie de voir le film, je ne sais plus quoi faire.




C’est un pédophile et un petit garçon qui marchent dans la forêt. Il fait de plus en plus sombre à mesure qu’ils s’enfoncent dans les bois. Le gamin regarde le pédophile et lui dit « M’sieur, il fait très noir ici, j’ai peur.». Le pédophile lui répond « Ah ouais t’as peur ? Ben pense à moi qui vais devoir faire le chemin inverse tout seul ! »

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