lundi 25 novembre 2013

La minute Pivot #9 : The good wife

Aux USA, s'il vous pique d'écrire une série corporatiste, vous avez grosso modo le choix entre trois corps de métiers : les flics (la liste serait tellement longue que je ne vais même pas m'y aventurer), nos amis en blouse verte et les très amicalement appelés baveux (les avocats).

"La bonne épouse" (en français dans le texte) appartient à la dernière caste. Et reprend assez allègrement ce qui plaisait tant dans la série phare des années 80, "La loi de Los Angeles" : des avocats sexys, des coups bas au prétoire et de la tension sexuelle en veux-tu, en voilà. Avec un soupçon de politique en prime.

Tu la sens la tension sexuelle ?

Nous y suivons Alicia Florrick (vétérante d'Urgences, pâle comme un vampire, un rien figée à la toxine botulique et ultra classieuse) épouse bafouée par son queutard de procureur de mari embastillé pour des histoires de corruption. La quadragénaire, auparavant réduite au rôle tellement épanouissant d'épouse du grand homme et d'éleveuse de chiards, reprend du collier dans un cabinet d'avocats. Va-t-elle gagner ses dossiers et sauver ses clients ? Va-t-elle coucher avec son boss ? Va-t-elle pardonner à son taulard de conjoint ? 

Addictif ? Oh que oui. Les affaires, toutes différentes, se suivent sans temps mort, les personnages principaux sont plus complexes qu'il n'y paraît (Alicia en tête que l'on craint au début d'être un peu tête à claques), les personnages secondaires délectables (avocats adverses retors, client pervers et spin doctor haut en couleur) et, Ô miracle, les femmes tiennent la dragée haute à leur homologues masculins (assez rares dans ce type de série où le héros est toujours doté d'un pénis).

Car c'est aussi l'un des intérêts de cette histoire, la dimension féminine. Oui, on peut avoir 40 piges, cocue, mise en concurrence avec un jeunot aux dents longues au boulot, se prendre les pieds dans le tapis et se révéler brillante avocate tout en flirtant gaiement avec son boss (le très attirant Josh Charles, qui me laissa pantelante quand je découvris "le cercle des poètes disparus" en 1989... oui, moi, j'ai été le voir ce film à sa sortie ... oui, il y a 24 ans).

Remember "carpe diem" ?

Et Alicia n'est pas le seul personnage féminin intéressant de la série (hallelujah !), il y a l'impériale co-fondatrice de la firme (Christine Baranski ou la classe incarnée), l'enquêtrice couillue et intrigante en mini et bottes hautes (Archie Panjbi) les avocates au style et aux méthodes peu orthodoxes (Carie Preston, Mamie Gummer, Martha Plimpton).

Sa Majesté Christine


 
Archie : botte de cuir et khôl oriental

Martha période "Goonies"
Martha période avocate vacharde

Carrie, avocate farfelue
Carrie, serveuse dans True Blood


Mamie (ma maman c'est Meryl Streep) Gummer


Le casting masculin n'est pas en reste, il est réjouissant de revoir Michael J. Fox (pas effrayé pour deux ronds de jouer de sa maladie), Chris North est parfait dans le rôle assez ingrat du mari volage et le délicieux feu-follet Alan Cumming amuse. Autre jolie trouvaille, Matt Czuchry et son visage d'angelot.

Bref si entendre "Objection, votre Honneur !" vous fait frétiller sur votre siège (et que vous n'êtes pas insensible aux tailleurs stricts) cette série est pour vous !

Ah oui, on y picole pas mal aussi...