Je traînassais sur Amazon à la recherche d'un truc à la Austen à me mettre sous la dent quand je suis tombée sur un commentaire hargneux d'une dame. Elle disait tout le mal qu'elle pensait d'Orgueil et Préjugés (dressons le bûcher et foutons le feu à cette hérétique !) et louait Nord et Sud.
Au début, j'ai cru qu'elle parlait de ça :
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Orry et George dans la tourmente de la guerre de sécession ! |
En fait non, il s'agissait de ceci :
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John et Margaret dans la tourmente de l'industrie du coton ! |
Ni une, ni deux, je commande (en disette de dvd, on fait rarement la fine bouche).
Alors l'histoire : un pasteur déracine sa petite famille de leur paradis terrestre (dans le sud) pour les trimbaler dans une horrible ville, dure, enfumée et industrielle (dans le nord donc, pour ceux qui n'auraient pas compris la subtilité du titre). Le choc des cultures est inévitable.
La narratrice est la fille du pasteur (mais pourquoi ai-je "Son of a preacher man" dans la tête, moi ?), Margaret.
Premier hic, l'actrice ressemble beaucoup à Emilie Dequenne, l'inoubliable interprète du Pacte des Loups (ricanement sarcastique).
Rédhibitoire ? Un peu quand même.
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Daniela-mais tu vas fermer ta bouche bordel !- Denby-Ashe |
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Vous trouvez pas qu'il y a comme un air de famille ? |
Deuxième couac, Daniela Denby-Ashe bée beaucoup (pour les incultes, béer c'est rester la bouche grande ouverte, par admiration ou stupeur). Et gober les mouches quand on a un physique un peu lénifiant, c'est pas conseillé, ça donne l'air légèrement abruti. Dommage quand même quand on incarne une jeune femme accomplie, cultivée et remarquablement belle (c'est pas moi qui le dit, c'est dans le film !).
Bon, je ne vais pas non plus me plaindre de voir une actrice normale (comprendre ni refaite, ni anorexique, ni ouvertement anachronique par rapport à l'histoire, ni d'une beauté sensationnelle) avoir le premier rôle... mais j'avoue avoir eu du mal.
Où en étais-je ? Ah oui, l'actrice principale n'a pas eu mes faveurs. En revanche, l'acteur principal... comment dire... Come here and take me, Richard Armitage !
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C'est pas la virilité incarnée ça ? Hein ? Vous sentez pas votre température monter ? |
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Z'avez vu ce regard magnétique ? Ce nez hiératique ? Cette bouche prometteuse quoique sévère ? |
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Et regardez cet estomac sculpté, ce nombril parfait, ce torse magnifique (non, l'image n'est pas tirée de Nord et Sud) |
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Yep, je viens de découvrir tout l'intérêt de tumblr |
Mais je m'égare. Nord et Sud, concentre-toi ma fille !
Donc Margaret, déracinée, sans amis, idéalisant à mort son sud natal, découvre la dureté de la vie des travailleurs des manufactures de coton. Notez que notre héroïne, elle, ne s'abîme pas trop les mains : bien née, elle m'en branle pas une. Elle s'astreint à des promenades journalières (la bouche ouverte pour changer), décide qu'elle hait John Thorton (Armitage), un ombrageux patron d'une des usines, devient pote avec la fille d'un syndicaliste, distribue des paniers de vivres aux ouvriers qui crèvent la faim.
C'est un peu cousu de fil blanc : on sait parfaitement bien que ces deux-là, la fille du pasteur et le patron dur mais juste, finiront ensemble. Et cependant, on regarde tout ça intensément et avec une très légère crainte que notre happy end nous soit refusé. Evidemment, les décors sont sublimes (ah le coton qui tombe comme des flocons de neige dans la manufacture), les acteurs sont justes, la musique vous emporte dans un tourbillon romantique (j'assume mon lyrisme).
Mais ce que mon coeur de midinette a le plus aimé c'est l'indéfectible amour que porte notre John Thorton à sa grenouille... pardon... à Margaret. Elle a beau être insupportable de préjugés, le renvoyer dans ses buts, voire ignorer l'évidente affection qu'il lui porte, ben, il résiste. C'est pas d'un romantique échevelé ça, être aimé no matter what ?
Puis, je vais être franche : même si l'histoire avait été à chier, rien que pour Richard, ça vaut largement l'achat !
En parlant d'achat, devinez ce que j'ai commandé sur Amazon ?
Strike Back.
Ouaip, y'a Richard dedans.
Sinon, j'ai un message à faire passer à Peter Jackson (l'obscur réalisateur du Seigneur des Anneaux) :
Tu vas arrêter de faire ton marché chez les acteurs britanniques les plus hot du moment ? C'est à cause de TOI que j'attends de savoir comment Sherlock a fait pour simuler sa mort (Jackson a embauché Benedict Cumberbatch et Martin Freeman pour son The Hobbit). Et franchement, Peter, t'as pas honte de faire ça à mon Richard ?
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Non mais quel gâchis ! |