lundi 23 juillet 2012

Le cas du coiffeur

Il y a des endroits où l'on se sent particulièrement vulnérable.

Dans mon cas, c'est chez le coiffeur.

J'ignore si c'est le fait d'être revêtue d'une grande cape en nylon parsemée de cheveux d'inconnus (beurk) ou d'avoir une serviette mouillée mise en serpillière autour la tête (sexy). Ou bien encore de devoir répondre à des questions telles que :

- "Vous les avez lavés quand ?" (espèce de souillon),

- "Sont secs, non ?" (espèce de criminelle qui ne fait rien pour lutter contre sa sécheresse capilaire),

- "Vous traitez vos pellicules ? On vend un shampoing formidable contre les pellicules" (on va te faire cracher le prix de 5 "Head and Shoulders" pour notre produit miracle, tu vas voir),

- "On leur fait un shampoing doux ?" (tching, plus 5 euros),

- "On leur fait un soin (de 4 secondes et demi) ?" (tching plus 5 euros bis).

Bref, je ressors du bac essorée d'avoir dû justifier mes "non" à tout. Et de m'être pris un "C'est vous qui voyez, hein !" sur un ton doucereux qui te dit que si tu veux garder tes cheveux de cadavre, après tout, c'est pas son problème.

Bien remontée (ou pas) après cet interlude, je fais face au coiffeur (ou coiffeuse, ne soyons pas sexiste). Et on a le droit de nouveau à une question existentielle :

- "On fait quoi ?"

Ne jamais répondre "Faites comme vous voulez, surprenez-moi". Les coiffeurs sont des chevaux fougueux, faut tenir la bride serrée.
Moi, je suis toujours tiraillée par l'envie de balancer un : "Mais qu'est-ce que j'en sais moi, c'est vous le coiffeur !". Mais n'étant pas suicidaire, évidemment, j'évite. Et je me contente d'une explication la plus simple, la plus factuelle possible : un carré, dégradé en bas uniquement, de cette longueur.

Oui, parce que j'en ai tellement pratiqué de coupe-tifs que je sais ce qu'il me va. Et je sais aussi (pour suivre épisodiquement des émissions de relooking, hum-hum) que c'est AVANT d'avoir devant soi la tignasse mouillée et plaquée sur le crâne de la cliente qu'il faut s'intéresser à ce qu'elle veut. Rapport à son implantation capillaire, à la forme de son visage, à son type de cheveux. Si votre hairdresser saute joyeusement cette étape cruciale, reste à prier Sainte Rita (ou à le planter là avec vos cheveux trempés).

Autre question pertinente de votre hair-styliste :

- "On les sèche comment ?"

Là, je réclame systématiquement un brushing lissé. Primo, comme j'ai les cheveux ondulés, c'est marrant d'avoir des baguettes de tambour le temps qu'une ondée s'abatte sur Paris. Deuxio (et c'est une ruse de sioux), on peut vérifier s'il n'y a pas eu de dératés (comprendre des mèches laissées plus longues que ses copines de l'autre côté). J'aime la symétrie dans une coupe de cheveux. Je n'ai pas envie de devoir incliner la tête légèrement plus à droite pour masquer l'évidence : le coiffeur n'avait pas le compas dans l'oeil.

Vendredi, j'ai été dans une franchise vers les grands boulevards.

C'est la dame qui s'occupe des colorations qui m'a coupé les cheveux (elle portait encore son tablier en caoutchouc... je peux être observatrice des fois).

Malgré le brushing lissé, je n'ai pas vu qu'elle n'avait pas le compas dans l'oeil (on peut être fatiguée aussi de toujours vérifier qu'un professionnel ne fasse pas de conneries).

Merde.

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